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Un rapprochement franco-italien contre les ours

Tout a changé depuis la mort d'Andréa, victime d'un ours, ont déclaré les habitants du Trentin à la délégation de l'Aspap. « N'attendez pas un mort pour obtenir pas le droit de vous défendre », les ont-ils alertés.

Dans le Trentin en Italie ou en France dans les Pyrénées, la peur des ours grandit. Les représentants des deux territoires entament des échanges pour alerter la société sur les dangers du prédateur.

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« Agissez vite avant un drame dans les Pyrénées », c’est le message des habitants du Trentin, en Italie, envoyé à la délégation de l’Association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège et des Pyrénées (Aspap) venue leur rendre visite au début du mois de mars 2024. Les résidents de cette région du nord-est de l’Italie vivent dans la terreur depuis le 5 avril 2023, date à laquelle Andréa, un jeune garçon de 26 ans a perdu la vie sur les sentiers de sa commune alors qu’il faisait son jogging quotidien à quelques centaines de mètres seulement de son habitation.

Le tourisme recule

Dans les Pyrénées, comme dans le Trentin, la peur de l’ours est bien ancrée. « Les pro-ours français ont menti sur tout, s’indigne l’Aspap dans son communiqué. Nous le savions déjà, mais en Italie aussi les ours attaquent le bétail protégé et ils n’y ont plus peur des humains, car ils sont surprotégés. »

Dans la région du drame, la délégation a été surprise de constater que les habitants ont peur. Les sorties en montagne et le tourisme ont beaucoup régressé. « Le Trentin est la seule montagne alpine où le tourisme a reculé en 2023, avec des pertes estimées à 6,7 millions d’euros », souligne l’Aspap.

Jean-Pierre Mirouze, coprésident de l’Aspap et maire de Saint-Bauzeil en Ariège, a rencontré les parents du jeune homme tué par l’ours : « Non seulement ils ont perdu un fils, mais ils doivent affronter les associations qui accusent leur fils d’être allé sur le territoire de l’ours. Les arguments des défenseurs des ours sont les mêmes partout. C’est toujours la faute de l’humain lorsqu’un drame se produit. »

Lutter contre la surprotection

À quelques semaines de la montée en estive, le responsable appréhende une éventuelle rencontre avec le prédateur. « Nous concentrons 90 % des ours sur le département, et nous dénombrons chaque année 20 nouveaux oursons de plus », constate-t-il. À deux reprises, ses brebis ont été victimes de dérochement au cours des dernières années, ce qui a anéanti la génétique accumulée depuis plusieurs générations.

« Pour l’instant, l’élevage constitue un bouclier, déclare-t-il. Comme l’union fait la force, nous nous rapprochons de nos voisins italiens pour lutter ensemble contre les lois européennes qui surprotègent les ours, et mettent en danger les éleveurs, les touristes et les habitants. »

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